Rien d’éphémère dans sa mémoire, rien qui se perd dans ses armoires: Jean-Pierre Wagener est la mémoire vivante des voyages organisés très régulièrement pour les membres de l’association des Ingénieurs et Scientifiques du Luxembourg. Motivé, et intarissable, celui qui présida nos associations pendant près de 50 ans, en commençant naturellement par l’Aneil, a consacré sa “retraite” à emmener ceux qui le veulent aux quatre coins de l’Europe, et souvent au-delà. Il rêve de Maroc et d’Irlande pour élargir la gamme, mais le voyage avorté à Madrid en 2022 a un peu douché son enthousiasme: rudes lendemains de covid, incertitude des voyages.
La main sur le cœur, il se dit donc “plus jamais”, désireux de passer le témoin. Mais peut-on jamais dire jamais?
A la base, Jean-Pierre Wagener avait pris la succession de Paul Bofferding, qui organisa la première escapade groupée des Ingénieurs et Scientifiques. Chine, Japon, Amérique du Sud, USA… A nous le monde! En 2003, “Jemp” reprend les rênes et met le cap sur la Toscane. Florence, Pise, Sienne, la viticulture… le chianti… L’ancien patron de l’institut Viti-Vinicole s’immerge fort naturellement dans sa nouvelle fonction.
Pas simplement touristiques
“Ces voyages n’étaient pas exclusivement touristiques, insiste le président d’honneur. Il était important d’inclure une partie plus industrielle, qui nous a permis de visiter une usine de voitures en Roumanie, une fabrique de tôles en Tchéquie, une firme produisant des chariots pour le Luxembourg en Bulgarie… Mais la partie “loisirs” a fini par primer, faute de temps suffisant sur place.”
“L’intérêt de ces voyages? Incontestablement, de pouvoir faire des découvertes en groupe, avec des gens que l’on connaît, plutôt qu’avec des inconnus. En plus, on sait avec qui on part: la liste des participants est connue. Les amis de nos amis étant nos amis… le cadre convivial est planté”, sourit Jean-Pierre Wagner.
Il avoue que, seul, il n’aurait jamais entrepris la moindre de ces expéditions. Et se lance dans une évocation fournie de ces organisations, qui ont d’abord conduit les participants à la découvertes des pays de l’Est: Prague, Vienne et Budapest , les Pays baltes, Barcelone, la Roumanie, la Bulgarie, le Monténégro, la Croatie, la Sicile, la Corse (“avec un saut en Sardaigne et un regard sur la villa de Poutine”, sourit Jean-Pierre Wagener”) Jordanie, Malte, Pologne, Normandie, et autres, figurent aussi au tableau de chasse du past-president globe-trotteur, qui ne rate pas non plus les expositions internationales, prétextes à des escapades studieuses et ludiques en Espagne, au Portugal, en Chine, en Italie et récemment à Dubaï.
Douche froide en Ecosse
Son pire souvenir? “L’Ecosse! Le bus ne nous attendait même pas à l’aéroport. Le chauffeur nous a ensuite fait manquer des visites. On nous a offert une dégustation de whisky… dans un dé à coudre! Plus jamais! Je ne suis jamais retourné là-bas”. Au point que l’agence de voyage, contrite, se fit un devoir d’offrir un week-end en Allemagne aux participants douchés par les Highlands… Le plus attachant? “Prague et la république tchèque, un pays très lié au Grand-Duché, le berceau des empereurs luxembourgeois”.
Si les briscards qui constituaient les premiers groupes ont progressivement cédé la place à une plus jeune génération, il n’en reste pas moins que ce type d’escapade correspond mieux à l’emploi du temps de ceux qui ont peu laisser derrière eux l’éducation de leurs enfants et une vie professionnelle trépidante. “Moi-même, quand je travaillais, je n’avais pas trop le temps pour ce genre d’activité, remarque Jean-Pierre Wagener. En tout cas, il n’est pas question d’improviser. Un tel voyage, cela demande une préparation sérieuse. Il y a un programme touffu, enrichissant, varié… et on suit le programme.”
Quelques photos parlantes du dernier voyage, à Dubaï: