La Journée de l’Ingénieur 2023, 62e du genre, était en fait la première à être organisée post-pandémie. Autant dire que nos membres étaient particulièrement heureux de se retrouver dans le cadre rénové des salles de congrès de la Chambre de Commerce, au Kirchberg. La santé a d’ailleurs tenu la part principale de la séance académique puisque l’orateur vedette était le Prof. Dr. Ulf Nehrbass, CEO du Luxembourg Institute of Health, qui a passionné l’auditoire en esquissant les futurs développement de la santé numérique, et surtout l’importance capitale de la qualité des données et de leur gestion dans le cadre de cette évolution majeure de la médecine.
Directeur général de la Chambre de Commerce du Luxembourg, Carlo Thelen est particulièrement attentif à l’évolution du tissu économique du pays. Ses questionnements sont nombreux, à l’heure actuelle, sur la capacité du Luxembourg à attirer et à conserver une main d’œuvre compétente spécialisée. Les métiers scientifiques et les profils d’ingénieurs figurent au premier plan dans ce cadre. L’évolution des désirs des salariés, lassés par les déplacements de plus en plus pénibles et désireux de ménager leur vie privée, sont des données dont il faut tenir compte. Dans ce registre, l’élargissement des possibilités de télétravail, au-delà des frontières notamment, n’est pas à négliger.
Président de l’association des Ingénieurs et Scientifiques du Luxembourg, Marc Solvi a évidemment enfoncé le clou de la nécessité de promouvoir nos métiers, si recherchés, mais dont les filières ne sont pas toujours privilégiées. Il a rappelé les efforts de sensibilisation qu’accomplit notre association, notamment au travers du Wëssens-Atelier, qui initie les plus jeunes aux mystères de la technique et des sciences, et qui va encore sensiblement développer ses activités cette année.
Ulf Nehrbass a esquissé les développements futurs de la médecine, que notre association avait contribué à vulgariser cette année en participant à l’édition du livre “Precision Health”. Le potentiel du secteur de la santé dit “numérique” va doubler en Europe entre 2021 et 2027. Ce marché concerne 450 millions de personnes assujetties à la Sécurité sociale.
La porte de l’Europe
Plus que des moyens mis au service des thérapeutes, le nouveau virage des soins de santé promet de mettre le patient au centre de la réflexion, et de porter l’accent davantage sur la prévention, l’anticipation et la production de diagnostics de qualité. L’intelligence artificielle et les modèles informatiques dédiés à cette démarche doivent être nourris par des données médicales de qualité irréprochable. “Nourrissez un modèle parfait avec de mauvaises données, vos résultats seront mauvais”, note Ulf Nehrbass. Les prises de décision efficace des soignants et, partant, la santé du patient, dépendront de données utilisables efficacement récoltées dans des échantillons de patients confrontés aux mêmes pathologies.
Les “data” sont donc le carburant de la médecine du futur. Au travers de collaborations internationales, avec la Suisse, l’Allemagne, la France… le Luxembourg a commencé à tisser un réseau intelligent visant à développer l’utilisation de données standardisées de qualité utilisables pour produire une médecine personnalisée. L’objectif ambitieux est de faire du Grand-Duché la porte de l’Europe vers le marché de la santé numérique.
Après la séance académique, le cocktail de circonstance nous a permis de prolonger la soirée de façons très conviviale.
L’album photo de la soirée: