C’est avec une double casquette, celle d’analyste financier et celle de scientifique, et en une quinzaine de points qu’Arnaud LANOE a essayé de déterminer la place de l’hydrogène dans la transition énergétique lors de sa conférence du 19 mai 2021.
Arnaud LANOE, l’invité de la cinquième conférence du cycle sur l’hydrogène, est analyste financier chez CapitalatWork, une filiale du groupe Foyer qui s’occupe de gestion de fortune. Pour quelles raisons vient-il alors plaider la cause de l’hydrogène dans la transition énergétique ? Tout simplement parce qu’il est aussi diplômé en physique mais aussi parce que les financiers sont « toujours à la recherche de secteurs prometteurs d’avenir » a précisé Romain Becker lors de la présentation du conférencier. A ce titre, l’hydrogène est au centre de leurs préoccupations.
Lors de sa présentation, Arnaud LANOE a d’abord présenté les dernières tendances dans les énergies renouvelables (solaire et éolien) et les types de stockages d’énergie. Il s’est ensuite intéressé à l’hydrogène proprement dit, son coût de production et les investissements nécessaires pour faire baisser son prix de revient et donc sa compétitivité avant de conclure sur les moyens tels que la régulation, la finance responsable et les marchés des capitaux pour soutenir le développement de l’hydrogène et des énergies vertes.
Les énergies renouvelables ont le vent en poupe. Le solaire est certainement plus compétitif que l’éolien, mais la tendance est claire, ces énergies devraient continuer à se développer au détriment des énergies carbones. L’innovation est à ce niveau un vecteur essentiel pour porter ces énergies.
Quant à l’hydrogène, il présente sur le papier de sérieux atouts en termes de stockage de l’électricité produite par ces énergies « saisonnières ». Arnaud LANOE a ainsi expliqué les avantages des différentes technologies appliquées à l’hydrogène que ce soit en termes de :
- production puisqu’il s’agit de remplacer les techniques de production d’hydrogène actuelles (sur base de méthane et émettant beaucoup de CO2) par une électrolyse basée sur de l’électricité produite avec des énergies nouvelles,
- piles à combustible. Chaque technologie a ses avantages, mais il n’est actuellement pas possible de déterminer si l’une l’emportera sur l’autre,
- transports. L’infrastructure existe en Europe,
- stockage par compression, liquéfaction, transformation chimique… des solutions qui impliquent des pertes énergétiques.
En cumulant ces éléments et en tablant sur le progrès technologique, l’hydrogène et surtout l’hydrogène vert devrait tirer son épingle du jeu à condition d’y consacrer de « lourds investissements », car il est actuellement peu compétitif ne serait-ce qu’au regard des autres types de production d’hydrogène. Pour cela, l’hydrogène vert bénéfice de facteurs de soutien forts. Par le biais de la réglementation de plus en plus stricte visant à limiter les émissions de carbone, du développement d’une finance responsable, de levées de capitaux multiples et des plans de relance environnementaux d’après Covid. Bref, de belles opportunités à saisir.