Conseil d’ingénieur: en ces temps de crise, certaines économies d’énergie très légitimes peuvent être dangereuses, et il faut bien y réfléchir. Ainsi, il vaut parfois mieux privilégier l’eau froide plutôt que l’eau tiède. Un ennemi, parmi d’autres, particulièrement sournois: la légionellose. Cette maladie pulmonaire grave, parfois fatale, est due à l’action de bactéries pouvant proliférer dans l’eau à des températures entre 25 et 45 degrés. Autant s’en souvenir avant de régler son boiler à la baisse…
La contamination a lieu par inhalation de gouttelettes d’eau contenant des bactéries, en suspension dans l’air. Les installations d’eau en cause sont : douche, robinets, spas, fontaines, nébuliseurs, station de lavage automobile, et surtout les tours aéroréfrigérantes. En général, l’appareil que l’on mettra le plus sous surveillance, c’est le chauffe-eau. Mais toute l’installation d’eau sanitaire doit être tenue sous surveillance, et il faut être attentif si l’eau a pu stagner dans certains robinets ou pommeaux de douches. Une bonne purge évitera parfois de gros ennuis.
Les précautions usuelles sont:
- éviter la stagnation et assurer une bonne circulation de l’eau ;
- lutter contre l’entartrage et la corrosion par une conception et un entretien adapté à la qualité de l’eau et aux caractéristiques de l’installation ;
- maintenir l’eau à une température élevée dans les installations, depuis la production et tout au long des circuits de distribution et mitiger l’eau au plus près des points d’usage.
Contacté par nos soins, le Directeur de la Santé Jean-Claude Schmit se veut rassurant: “si la température de vos installations reste supérieure à 50°, il ne devrait pas y avoir de risque réel.”
A noter que des appareils fonctionnant à plus basse température, comme des pompes à chaleur, accomplissent régulièrement un cycle spécial à température élevée, précisément pour écarter le danger de légionellose. S’assurer du bon fonctionnement de ce cycle hebdomadaire est une précaution indispensable.