Elle nous avait quittés pour partir en retraite, il y a presque trois ans, en pleine période d’incertitudes, alors que la crise s’installait et que notre époque prenait un nouveau tour. Sonja Reichert s’est éteinte au début du mois de janvier 2023, à l’âge de 63 ans, emportant avec elle une partie de notre mémoire et de nos souvenirs. Attachée viscéralement à la Revue Technique, dont elle était l’âme et l’artisane, elle nous laisse une collection de belles oeuvres imprimées, toutes vouées à mettre en valeur les réalisations de nos métiers, de nos techniques d’ingénieurs et scientifiques. A sa famille, ses amis, toute notre association adresse ses condoléances. Le décès de Sonja nous touche profondément, particulièrement ceux qui l’ont côtoyée au quotidien.
Pendant dix ans, Sonja Reichert a dirigé la Revue Technique, d’abord chez l’architecte Michel Petit, avant de prendre domicile pendant 7 ans dans nos murs. Son départ avait coïncidé avec la fin de la publication régulière de ce titre, dont des numéros spéciaux continuent à être édités. Sonja croyait en la légitimité incontestée de la Revue, “non seulement auprès de ses affiliés mais aussi auprès de ceux qui croient en une technique mise en œuvre avec intelligence et justesse.” Toujours à la recherche d’idées pour les prochaines éditions, elle collectionnait les notes avec frénésie.
Elle avait voulu adapter le contenu éditorial à l’évolution du champ d’action de l’ingénieur, dépassant désormait largement le secteur de l’industrie sidérurgique et même celui de l’industrie du bâtiment, pour toucher à l’environnement aux technologies ou à l’énergie… Elle mettait donc un point d’honneur à traiter de sujets portant sur la construction en bois, l’utilisation et la protection de l’eau, l’aménagement du territoire et des paysages ou les énergies renouvelables.
Après sa retraite, elle était repartie vivre à Neuruppin, près de Berlin, où elle avait vécu une partie de sa vie. Sonja aimait l’art et la littérature, mais aussi la nature, et particulièrement les arbres, qu’elle étreignait avec passion. Elle partageait cette inclination envers le Waldbaden sous le pseudonyme de Shinrin Yoku. Habile de ses mains et artisane à ses heures, elle avait aussi l’oeil de l’esthète et nous a fait partager plusieurs de ses expositions photos.
Sonja Reichert avait aussi donné l’impulsion à la mutation de nos publications et contenus vers Internet, où nous nous concentrons désormais. Son approche rigoureuse, sa vision esthétique et son désir de vulgarisation de nos métiers restent pour nous un exemple à suivre. Elle était peut-être le meilleur lien entre l’évolution des techniques et une nature préservée et apaisée.
Auf Wiedersehen, Sonja!