Lors de la soirée de remise du Grand Prix Delvaux, le professeur Pierre SECK a longuement évoqué l’image de son ami Armand Delvaux, se basant aussi sur l’éloge funèbre qu’en avait fait Jean Welter, un autre grand patron luxembourgeois.
“Armand est né en 1925 à Bettembourg où il a aussi grandi et fait son école primaire. Il a ensuite été admis à l’Ecole industrielle, – aujourd’hui appelé Lycée de Garçons -, à Luxembourg-ville. Lorsqu’il reçoit en 1943 la convocation à l’ « Arbeitsdienst », il ignore cet ordre nazi et passe dans la clandestinité. Lorsque les Américains arrivent en 1944, Armand réapparaît. Il ne reprendra pas ses études mais se mettra à la disposition de la 3ième division du Général Patton. De là, ses grandes affinités pour les USA où il aura, ensemble avec son épouse, une deuxième demeure d’ailleurs dans le merveilleux Palm Springs en Californie.
Fidèle au Congo
En 1946, Armand part pour le Congo belge rejoindre son frère aîné. Ensemble, ils exploitent une entreprise de boulangerie à Léopoldville, – appelé depuis 1966 Kinshasa -, et font un grand commerce export-import.
Lorsque vient l’indépendance du Congo belge en 1960, Armand ne fuit pas ce pays comme le font beaucoup d’autres Européens. Il devient consul général du Luxembourg en cette même année et se met au service des colons qui n’ont pas quitté le pays.
Il faut relever un acte qui a valu à Armand l’estime du clergé belge et luxembourgeois et même le respect de Mobutou, général à l’époque : à Stanleyville, – aujourd’hui Kisangani -, il sauve par son intervention ferme un couvent avec prêtres et bonnes sœurs des ravages du mob.
Finalement, Armand rentre quand-même au Luxembourg en 1972 probablement déçu par le développement que prenait le Congo.
Fondateur de sociétés
Dans son pays natal, Armand reprenait les affaires. Ainsi, il était cofondateur de SOCOLUX, de KARIER, de MORGANITE, de GRADEL et était présent à la création de CARGOLUX.
Depuis 1964 il était marié à Nicky Halbwild, citoyenne autrichienne à l’époque.
A deux, ils se consacrent beaucoup au golf de façon qu’ils excellaient bientôt dans ce remarquable sport et qu’ils représentaient notamment le Rotary Club Luxembourg à des tournois de l’International Golfing Fellowship of Rotary, qu’Armand présidait de 1979 à 1982.
Et c’est sur un terrain de golf, qu’Armand était terrassé en 1998 par un infarctus et nous a quittés. Je suis très heureux, qu’aujourd’hui le Grand Prix en sciences de l’ingénieur porte son nom.”
