Nos administratrices(-eurs) se dévoilent: Christian Cortina

Ils sont quinze. On connaît leur nom, leur fonction. On en sait peut-être moins sur leur parcours humain et professionnel, leur vision à propos de nos métiers. Nos administratrices et administrateurs ont accepté de se dévoiler un peu pour nous, dans un autoportrait express. Nous les découvrons à tour de rôle, dans notre newsletter mensuelle.

Qui es-tu? Originaire de Mondercange, je suis né en 1977. Avec un père électricien, j’ai toujours été intéressé par le bricolage et l’artisanat. Au Lycée de Garçons d’Esch-sur-Alzette, j’ai suivi la section mathématiques-physique et j’ai fait ensuite mes études supérieures à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, comme ingénieur en mécanique, avec une spécialisation en techniques de l’énergie. C’est un thème qui m’intéressait très fort et qui n’était pas encore aussi populaire à la fin des années 90 qu’aujourd’hui. J’ai écrit ma thèse sur un sujet traitant de l’utilisation de l’énergie solaire à haute température dans un réacteur à fusion. A l’époque, aussi, je me suis engagé dans l’ANEIL, le groupement des étudiants ingénieurs, qui fait le pont avec l’Association des Ingénieurs et Scientifiques.

Que fais-tu? Depuis début 2022, je suis artisan. Avec un jeune associé, j’ai repris une entreprise de constructions métalliques, à Berbourg. Nous l’avons rebaptisée « D’Schlässerei » et nous produisons toutes les pièces possibles et imaginables en acier ou en aluminium, du garde-corps à la sculpture. De facto, je suis chef d’entreprise, mais c’est le côté artisanal qui me passionnait, et que je veux mettre en valeur. Dans notre pays, l’artisanat est malheureusement sous-estimé. Mon parcours m’a quand même d’abord mené dans une grande entreprise: Paul Wurth. J’y ai commencé en 2001 en tant qu’ingénieur projet, puis chef de projet. En cours de route j’ai été responsable pour le bureau d’études sur la granulation du laitier et puis l’injection de charbon dans les hauts-fourneaux. A partir de 2013 j’ai occupé le poste de chef du personnel. Cette fonction est certes plus administrative, mais pas moins intéressante pour un ingénieur.

Pourquoi est-ce cool d’être ingénieur/scientifique? Comme mon parcours le souligne, ces formations nous confèrent un rôle polyvalent. Nous pouvons remplir des fonctions très variées au sein des entreprises. En plus, être ingénieur n’exclut pas de pouvoir exercer dans l’artisanat, ce n’est pas une contradiction. Non, je ne serai jamais un serrurier, ce n’est pas ma formation. Mais on comprend les problèmes techniques, on les aborde avec méthode, une certaine prospective. Les soft-skills de l’ingénieur, c’est une vraie richesse. Notre palette variée nous permet de faire des métiers très différents, et de changer radicalement de fonction dans le courant d’une carrière.

En plus ce sont les ingénieurs et les scientifiques qui peuvent, avec leur background polyvalent, leur créativité, leur curiosité, résoudre les défis actuels de notre société comme les défis de l’énergie, de la mobilité, de la santé…

Cette polyvalence est sans doute ce qui m’a permis d’accéder à une richesse inestimable dans le milieu du travail: le plaisir.