Nos dirigeants se dévoilent: François Jaeger

Après nos administrateurs, nos anciens présidents ont accepté de se soumettre à la question. Si leur nom est connu, on en sait peut-être moins sur leur parcours humain et professionnel, leur vision à propos de nos métiers. Ils ont accepté de se dévoiler un peu pour nous, dans un autoportrait express. Nous les découvrons à tour de rôle, dans notre newsletter mensuelle. Ce mois-ci, François Jaeger, ancien président de l’ALI (Association Luxembourgeoise des Ingénieurs) et directeur honoraire des CFL (Chemins de fer luxembourgeois).

Qui es-tu? Né en 1949, j’ai effectué ma scolarité primaire et secondaire à Luxembourg et à Diekirch. Jeune, je rêvais de devenir pilote d’avion. J’étais fasciné par le Super Constellation de Lockheed, un quadrimoteur à hélices, qu’utilisait la TWA (Trans World Airlines). La Sabena, compagnie belge disparue, était alors une référence, surtout pour son réseau africain. On m’y a fait comprendre qu’il valait mieux posséder un autre diplôme avant de se lancer dans une formation de pilote. C’est ainsi que je me suis retrouvé étudiant ingénieur civil à Liège, et aussi élève assistant en constructions hydrauliques. Il n’y avait pas d’ordinateurs: notre outil le plus précis était une bonne vieille règle. Nous faisions des modèles réduits à l’échelle d’une pièce entière pour étudier la mécanique des barrages, des écluses et des fluides. Mon travail de fin d’études portait sur la construction d’un barrage sur le fleuve Zaïre.

Que fais-tu? A mon retour au Luxembourg, j’ai été engagé aux CFL. J’y ai finalement effectué toute ma carrière, passant de service en service, grimpant tous les échelons. J’y ai cultivé une maxime, que je recommande à chacun, particulièrement aux jeunes: « Il faut faire ce qu’on aime bien et ensuite le bien faire ». Parallèlement, j’ai été président de l’ALI pendant treize ans. C’était particulièrement enrichissant. Cela me conforte dans l’idée qu’il est important de tisser son réseau professionnel, dans la société et à l’extérieur. Cela permet d’échanger des informations, de se positionner.

Pourquoi est-ce chouette d’être ingénieur? C’est un métier qui procure énormément de plaisir, par sa variété: informatique, métallurgie, construction… tous les domaines sont concernés. Bien sûr, particulièrement aujourd’hui, il faut appréhender de nombreuses spécialités. Une maison, ce n’est plus simplement un chauffage et des murs, mais la juxtaposition d’innombrables techniques. Il faut être polyvalent, flexible et en même temps spécialiste: la quadrature du cercle, en quelque sorte…

L’ingénieur donne une plus-value à tout travail. Il sera de plus en plus assisté par des outils qu’il importe de maîtriser, comme les nouvelles applications informatiques et l’intelligence artificielle. Pas celle qui fait n’importe quoi, bien sûr, mais celle qui donne du sens à un projet. Les jeunes doivent monter dans le train de la formation continue. Faire des études, c’est capital; persister, c’est encore mieux. Un ingénieur, c’est quelqu’un qui est particulièrement attentif aux contraintes. Parmi celles-ci, je recommande de bien connaître les finances: savoir lire un bilan, savoir en confectionner un, connaître le fonctionnement des amortissements… Maîtriser tout cela, c’est aussi une des clés de nos professions.