Marc Solvi et le paradoxe des sciences

Interviewé par Le Quotidien, Marc Solvi relève le paradoxe du désintérêt pour les sciences comme les mathématiques ou la physique, par rapport aux enjeux du monde de demain.

Dans une interview au Quotidien, le président des Ingénieurs et Scientifiques du Luxembourg, Marc Solvi, a mis l’accent sur le rôle des ingénieurs dans la maîtrise du progrès et l’évolution de nos sociétés vers le développement durable. Constatant la pénurie d’ingénieurs au Luxembourg, Marc Solvi y voit un problème de société et regrette que « que les gens s’orientent plutôt vers les sciences “molles” : la sociologie, la pédagogie, la psychologie… Pas vers les mathématiques ou la physique. Les mathématiques ne sont pas les amies de l’homme! C’est une évolution de la société qui va vers des métiers moins techniques. » C’est d’autant plus paradoxal, souligne Marc Solvi, que l’ingénieur n’a pas à faire de longues démarches pour briguer un emploi, la demande étant plus importante que l’offre. « De nos jours, les enfants sont malheureusement de moins en moins attirés par les sciences et c’est un manque », déplore-t-il, attaché à promouvoir d’autant plus le Wëssens-Atelier, qui vise à encourager des enfants de 8 à 12 ans à s’intéresser aux sciences et à la technique.

Formation permanente

« L’image de marque des ingénieurs a été un peu mise à mal du fait des problèmes d’environnement, de saleté et de bruit liés à l’usine, concède Marc Solvi à la journaliste Tatiana Salvan. Mais aujourd’hui les usines sont de plus en plus propres. Et avec le développement de la société, il y a tellement de nouvelles disciplines qui se créent ! Certains métiers n’existaient pas encore il y a seulement dix ans et il y en aura d’autres dont nous ignorons encore le contenu, que ce soit en médecine, au niveau des transports, de la mobilité, de la robotisation, de la digitalisation… Qui pourra assumer tout cela? Qui pourra résoudre les grands problèmes auxquels nous allons être confrontés, comme le changement climatique ou la vieillesse? Les scientifiques et les ingénieurs. »

Insistant sur la formation permanente, Marc Solvi souligne que ce que les ingénieurs apprennent aujourd’hui sera obsolète dans dix ans. Qu’il faut donc continuer à se former, s’instruire, se recycler. « Le progrès s’emballe, car le monde est de plus en plus interconnecté, notamment les chercheurs. »

Et si un progrès rapide est garant d’un avenir souriant, les ingénieurs et scientifiques resteront à l’avant-garde.

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