Thursday October 30th, 2025

Interview de Mark Weber, directeur général de Steffen Holzbau S.A.

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Que signifie cette victoire au Grand Prix Delvaux pour vous et votre entreprise ?

Lorsque nous avons développé la poutre composite bois-béton, notre objectif n’était pas de remporter un prix. Nous sommes donc d’autant plus heureux d’avoir été récompensés au Grand Prix Delvaux de cette année. Cette distinction est une formidable reconnaissance de notre travail, de notre audace et de l’investissement que nous avons réalisé pour développer quelque chose de vraiment nouveau, surtout dans un secteur où les innovations voient souvent le jour plus lentement que dans le secteur technologique classique. Et pour nos collaboratrices et collaborateurs qui ont eu l’idée, l’ont mise en œuvre et l’ont développée, cette reconnaissance est une précieuse récompense pour leur travail.

Que ferez-vous de l’argent du prix ?

La décision finale quant à l’utilisation de l’argent du prix n’a pas encore été prise. Cependant, nous avons délibérément laissé le soin de décider aux collaborateurs qui ont joué un rôle déterminant dans le développement du panneau composite bois-béton. Ce sont eux qui doivent décider de l’utilisation de l’argent du prix, car après tout, ce succès leur revient en premier lieu. Il est important pour nous que cela profite à toute l’équipe. Nous soutiendrons bien sûr volontiers ce projet.

Quelle est la situation actuelle de l’entreprise, sur quels marchés êtes-vous particulièrement actifs ?

La situation actuelle de notre entreprise est très bonne. En raison de l’importance croissante de la protection du climat et de la durabilité, la transition vers la construction en bois a considérablement gagné en dynamisme. Outre les donneurs d’ordre publics, les investisseurs institutionnels et privés comptent désormais parmi nos principaux partenaires commerciaux. Environ 95 % de notre activité concerne le marché luxembourgeois, le secteur public – par exemple la construction d’écoles – représentant une part importante. Parallèlement, nous observons un intérêt croissant pour la construction en bois dans la construction de bureaux et de logements, ce qui nous permet d’envisager l’avenir avec optimisme.

Votre poutre composite est-elle déjà utilisée dans de nouveaux projets ?

La poutre composite bois-béton est déjà utilisée avec succès dans plusieurs projets. Citons à titre d’exemple le projet de construction Polarium 2 à Grevenmacher, un immeuble de bureaux et un centre médical qui répond aux exigences d’utilisations très diverses. Le bâtiment comprend un sous-sol avec un parking souterrain, deux étages complets et un étage en retrait. Un aspect central de la planification était la grande flexibilité en termes de changements d’utilisation possibles ou d’adaptations futures à de nouvelles structures d’entreprise. Ces exigences sont parfaitement satisfaites par les grandes portées et la faible hauteur de construction de la poutre composite.

Un autre exemple est le projet Foyer ONA au Kirchberg, pour lequel nous avons réalisé cinq étages avec notre système de poutres composites pour le compte des Bâtiment publics.

Cette poutre est particulièrement importante pour nous, car elle permet de réaliser des projets de construction qui auraient auparavant nécessité des structures complexes en acier ou en béton. Grâce à sa rigidité et à ses performances, nous avons déjà pu remplacer plusieurs structures de ce type, souvent à plus petite échelle, par exemple dans le cas de passerelles reliant des complexes immobiliers, où seules quelques poutres sont utilisées pour combler avec élégance des espaces structurels difficiles.

Comment voyez-vous l’avenir de ce produit ? Allez-vous l’exploiter seul ou en confier la fabrication à d’autres entreprises ? Et si oui, selon quel modèle (licence) ?

Nous n’avons pas encore pris de décision définitive concernant la commercialisation de la poutre composite. En principe, nous souhaitons continuer à l’utiliser nous-mêmes et, à terme, le produire et le commercialiser nous-mêmes. Dans le même temps, nous pouvons tout à fait imaginer développer un modèle de licence. Il faut toutefois tenir compte du fait que la fabrication nécessite un haut niveau de savoir-faire et d’expérience au sein de l’entreprise en raison de sa complexité technique, ce qui rend le transfert de technologie difficile, mais tout à fait envisageable.

Sur quels autres développements travaillez-vous actuellement ?

Nous travaillons en permanence à des solutions dans le domaine de la technologie d’assemblage. Cependant, ces travaux de développement sont souvent liés à des projets spécifiques et n’atteignent généralement pas l’ampleur de ceux consacrés à la poutre composite bois-béton. Mais nous avons déjà une ou deux idées plus ambitieuses que nous aimerions approfondir dès que le développement de la poutre composite sera entièrement terminé.

Notre priorité actuelle est de mener ce produit à maturité sur le plan technique et économique afin qu’il puisse être produit en série.