Un trio exclusivement féminin de l’association des Ingénieurs et Scientifiques du Luxembourg a participé le 9 janvier à Luxembourg à la journée de lancement de “Girls in SciTech”, une initiative de l’Uni pour tenter de résorber l’inégalité des genres que l’on constate dans les filières scientifiques. Anne Marmann (directrice de l’association), Lilli Gales et Justine Welter tenaient notre stand pour présenter principalement les vertus de l’ANEIL (Association nationale des étudiants ingénieurs luxembourgeois).
Comment attirer les filles dans les filières scientifiques et technologiques? C’est la question que notre association se pose régulièrement… tout comme l’Université du Luxembourg, et particulièrement la faculté des Sciences, des Technologies et de médecine. Au-delà d’un simple questionnement, l’institution a mis en place des initiatives positives pour combler le déficit féminin dans certaines filières. Le projet “Girls in SciTech” en est une, spectaculaire.
La diversité, vecteur d’innovation
“Plus qu’un événement, il s’agit d’un mouvement”, insiste le Vice-recteur de l’Université, Philippe Hiligsmann. La ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Stéphanie Obertin, renchérit, notant que cette résorption des inégalités est d’autant plus cruciale que le Luxembourg constitue aujourd’hui un centre de recherche reconnu dans le monde. Et, comme le dit sa collègue Yuriko Backes, ministre de l’Egalité des genres et de la Diversité, l’égalité des genres ne doit pas rester un but mais devenir une réalité bien tangible. “La diversité, c’est important pour l’innovation. Des équipes portant cette caractéristique sont vecteurs d’innovation”.
L’émulation par l’exemple
Les chiffres, en tout cas, sont cruels, comme l’indique le professeur Serge Haan, coordinateur de “Girls in SciTech”: on compte seulement 28% de femmes parmi les chercheurs au Luxembourg, et environ 35% de filles dans les diplômés STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques). Des femmes, pourtant, font mentir les chiffres. “On veut montrer des exemples, expliquer comment elles ont fait”, indique en préambule le professeur Haan. (quelques statistiques)
Oratrice d’honneur, Hania Tayara est une Syrienne réfugiée au Royaume-Uni. Elle travaille au sein de l’association “Native Scientists” qui met en contact des scientifiques avec des enfants immigrés d’expression arabe. L’inclusion, finalement, a beaucoup de points communs si l’on parle de genres ou d’origines. Grâce à l’association, les enfants concernés peuvent découvrir un monde qui leur serait autrement totalement caché et, pourquoi pas, se lancer dans une carrière de chercheurs. “Une communauté diversifiée renforce la qualité de la science”, insiste Hania Tayara, qui met l’accent sur les modèles à suivre. Dans son cas, par exemple, son désamour des mathématiques aurait pu lui faire tourner le dos aux sciences, jusqu’à la rencontre avec une enseignante qui lui a donné le goût des chiffres.
Penser le monde autrement
Premier ennemi de l’inclusion? Le lot des stéréotypes. “Ils sont même présents dans la communauté scientifique, malgré le fait qu’elle est bien engagée dans une démarche pour la diversité”, remarque Hania Tayara. La table ronde a mis en exergue l’intérêt de démonter ces stéréotypes, dès le plus jeune âge. Il apparaît, en effet, que les attentes des parents envers leurs enfants sont différentes selon leur sexe.
Si les filles ne sont pas immédiatement conscientes d’une inégalité de progression entre les genres dans leur cursus scolaire puis professionnel, force est de constater que le patriarcat a de beaux restes. Au point d’instaurer partout des quotas? Le système, on le sait, a autant de partisans que d’adversaires, même féminins. Devoir son poste ou sa fonction à un système de quotas peut déclencher le syndrome de l’impostrice. “Les filles ont besoin de support, insiste pourtant Skerdilajda Zanaj, Gender Equality Officer à l’Université du Luxembourg. Si on continue à notre rythme, on en a pour 130 pour arriver à l’équilibre. Il faut au moins un réseau de soutien en faveur des filles.”
Une intelligence artificielle pas très féminine
Et qui sait si l’intelligence artificielle, bâtie sur un fonds de connaissances et des règles influencées par des visions masculines, n’aggravera pas la situation? Il y a urgence à combler le fossé des genres parmi les chercheurs affectés à développer l’IA… ce qui n’est peut-être pas la principale préoccupation des entrepreneurs américains lancés dans de vastes projets sur ce thème.
Quelques jalons à surveiller sur la voie de l’égalité des genres: le rôle des parents, celui de la société, la prise de conscience des filles et la nécessité pour elles d’avoir un maximum de confiance.














Les clips vidéo programmés dans le cadre de “GirlsinSciTech”
Each month, discover one video, stay tuned!
- 9 January 2025: launch event GirlsinSciTech: video with Marie-Alix, Environmental Engineer at ArcelorMittal
- 11 February 2025: International Day of Women and Girls in Science: video with Laurence Lampecco, Analyst Developer at POST Luxembourg
- 14 March 2025: International Day of Mathematics: video with Monika Zlopaša, Investment Fund Risk Manager at UBS Luxembourg
- 24 April 2025: International Girls in ICT Day: video with Saharnaz Dilmaghani, Manager at Advisory – Data and AI Team at PwC Luxembourg
- 16 May 2025: International Day of Light: video with Anjali Sharma, Senior Editor at Nature Communications
- 23 June 2025: International women in engineering day: video with Lisa Jungerwirth, Advisor on sustainable energy transition at Klima-agence
- 20 July 2025: World Chess Day: video with Cristina Barbolan, Head of Controlling at ArcelorMittal Luxembourg
- 12 August 2025: International Youth Day: video with Hélène Meadows, Risk Manager at the European Investment Bank
- 15 September 2025: World Engineers Day: video with Marie-Louise Uwizeye, Chargée d’études at the Administration de la gestion de l’eau
- 11 October 2025: International Day of the Girl Child: video with Joana Ferreira, Doctoral researcher
- 20 November 2025: Universal Children’s Day: video with Guendalina Palmirotta, Postdoctoral Researcher
- 2 December 2025: World Computer Literacy Day: video with Nicole Wagner, Director of Product & Engineering at McKinsey & Company.